Comment faire en tant que parents pour les aider à travailler leur mémoire ? Et surtout pour ne pas ajouter du stress au stress ? Europe 1 vous donne quelques clés.
- Mémoire visuelle, auditive ou kinesthésique ?
Dans notre quotidien nous utilisons tous différents types de mémoires, auditive, visuelle ou kinesthésique voire plusieurs d'entre elles. Et les enfants font de même. Ainsi, si les photos, les images, les mots réveillent en lui des souvenirs, il est probable que sa mémoire soit visuelle. "Souvent l'enfant ayant une mémoire visuelle dessine, il a un crayon vissé à la main même juste pour colorier des carrés ou gribouiller lorsqu'il est au téléphone", pointe Pascaline Jouis, accompagnatrice psycho-pédagogique à Nantes. Il aura tendance à apprendre plus facilement en écrivant ses formules mathématiques sur un cahier ou en les lisant à plusieurs reprises par exemple.
Si l'enfant se rappelle facilement de paroles de chansons, des sujets de conversations qu'il a eu avec ses copains dans la cours de l'école, sa mémoire est sûrement auditive. "C'est quelqu'un qui est très branché musique, qui entend les petits sons, qui pose plein de questions car il veut qu'on lui transmette la réponse par le verbal", détaille la spécialiste. Dans ce cas là, c'est en disant les choses à voix haute qu'il pourra plus facilement assimiler une leçon. "C'est souvent celui qui met de la musique pour travailler. C'est sa façon à lui de se concentrer", étaye-t-elle.
Certaines personnes ont besoin de toucher, de manipuler les choses pour apprendre. C'est la mémoire que l'on appelle kinesthésique. "C'est une mémoire du geste. Ce sont souvent des enfants malheureux à l'école car on leur demande de ne pas bouger". Ainsi c'est en testant, en bougeant, en expérimentant qu'ils mémoriseront le mieux. "Installer un tableau à la maison pour que l'enfant travaille debout peut être une bonne astuce pour l'aider à apprendre", conseille Pascaline Jouis. "Lui proposer un moment de défoulement après l'école, le faire courir pendant quinze minutes, faire du roller peut aider à faire redescendre la pression. L'enfant sera alors plus à même de se remettre au travail".
Pour savoir de quelle façon l'enfant mémorise, on peut lui poser des questions simples, comme lui demander s'il se récite les choses dans sa tête ou s'il se fait des fiches par exemple.
Sur Internet, de nombreux tests en ligne sont également disponibles.
- Détecter le moment de la journée où l'enfant est le plus réceptif
Pour aider l'enfant à mieux apprendre, les parents peuvent également identifier quel est le moment de la journée ou de la semaine pendant lequel il est le plus réceptif. "De manière générale, on constate qu'il y a un pic de concentration autour de 10h et 11h le matin et en milieu d'après-midi", constate Eric Charbonnier, analyste à la direction de l'éducation de l'OCDE. "A l'inverse, le soir, surtout dans un pays comme la France où les journées d'école sont plus longues, il est souvent plus compliqué de se concentrer". Mais cela varie toutefois d'un élève à l'autre.
Le lieu où l'enfant apprend peut également jouer. Certains préféreront travailler dans leur chambre, seul, d'autres dans la cuisine pendant que les parents s'affairent ou en groupe avec les frères et sœurs.
- Faire de l'apprentissage un jeu
"On
apprend mieux quand on s'amuse", estime Eric Charbonnier qui rappelle
que certaines méthodes d'apprentissage et notamment la méthode de
Singapour pour apprendre les mathématiques - qui se base sur de la
manipulation d'objets notamment - a porté ses fruits.
"Je conseille aux parents que je reçois en consultation de ne plus employer le mot "travailler", de dire aux enfants 'on va jouer aux tables de multiplications' plutôt que de dire 'on va travailler les tables'", explique de son côté Pascaline Jouis. "Chez certains enfants ça aide à lever les blocages". "La mémoire fonctionne bien dans les apprentissages si elle est reliée aux expériences", acquiesce Caroline Sost qui ajoute que donner du sens à ce que l'on apprend est également une des clés pour mémoriser.
- Lui redonner confiance en lui
C'est un autre levier pour éviter qu'un enfant ne se mette trop de pression : la confiance en soi. "Ce que je dis à mes élèves c'est qu'ils sont naturellement intelligents", soutient Caroline Sost. Selon elle, des outils simples peuvent permettre aux parents de rassurer leurs enfants et de revaloriser l'image qu'ils ont d'eux-mêmes. C'est le cas du cahier de réussite. "C'est un cahier que peut avoir l'enfant ou toute la famille dans lequel il note ses réussites, scolaires ou non, comme passer un niveau en escalade, réussir à faire un gâteau, ses lacets... ", indique l'enseignante. "C'est simple et ça fait un bien fou. Je remarque que ça contribue à ce qu'ils soient moins angoissés. C'est aussi un moment de partage en famille".