Quelles réactions face aux émotions de chacun ?

On nous prépare à une longue période de confinement ; cette obligation peut provoquer des émotions désagréables, différentes pour chacun. Que ce soit de la colère, de la peur, de la tristesse... peu importe, l'émotion vécue est légitime !

Voici une règle d'or en communication bienveillante : lorsqu'une personne vit une émotion intense, elle a besoin d'avoir face à elle une personne qui comprend son émotion.

 Alors au lieu de nier le ressenti "Mais non, tu vas y arriver...", de donner des conseils "tu ferais mieux de te mettre à travailler maintenant...", vous allez jouer le rôle d'un miroir. Ce miroir qui vous renvoie votre image, sans jugement. Vous allez refléter l'émotion, les faits, le problème que vit votre enfant : "Cela a l'air compliqué pour toi tout ce travail en autonomie" ou "tu sembles avoir peur de ne pas arriver à tout faire".

Dans cette démarche d'accueil de l'émotion de l'autre, prenez avant tout soin de vous ! Est-ce le bon moment pour moi de l'accompagner dans son émotion ? Suis-je en mesure de le soutenir ? Si l'enfant vit un trop plein de sensations négatives, la dernière chose dont il a besoin, c'est que moi, adulte, je débarque avec mes propres émotions et que j'en rajoute une couche !

Je pense donc à prendre un temps de "lecture" de mes propres sensations et je fais mon exercice de respiration préféré avant d'intervenir, afin que mon rythme cardiaque redescende vers le            « vert ».

Ensuite, lorsque vous sentez que l'émotion de votre enfant ou ado s’atténue et que le retour au calme s'amorce, vous pouvez lui proposer un temps de connexion (câlins, massages...), SILENCIEUX. Tous les enfants ne les acceptent pas, restez donc à leur écoute. C'est vous qui le connaissez le mieux !

 Pour la suite, je souhaite vous donner une information que les neurosciences nous apportent : s'il y a eu une grosse grosse tempête avec des mots difficiles à entendre, des portes qui claquent... le temps de reconnexion à soi, c'est à dire le temps de retour au contrôle de soi, peut être de 12 à 24h pour des ados et adultes ! Pour les plus jeunes, cela peut prendre, selon chacun, de 2h à 5h.

Pourquoi je vous donne cette information ? Après ce genre de tempête, il est bon de reprendre contact avec "l'autre". Je m'assure donc que c'est le bon moment et je reviens sur ce qui s'est passé. Ce sera un court retour, alors préparez votre pitch avant !

"Je souhaite que l'on parle de ce qui s'est passé..." "De quoi aurais-tu besoin ?" "Qu'est-ce qui pourrait t'aider ?"

C’est à ce moment-là seulement, et si votre enfant le demande, que vous pouvez apporter vos conseils, votre expérience. S'il y a eu un gros dérapage, voici une citation d’Haïm Ginott pour vous guider : "toutes les émotions sont légitimes, les comportements ne sont pas tous acceptables ». Ce sera aussi le moment de chercher avec lui comment exprimer convenablement (selon ses -et vos- valeurs) ses émotions.

"Je ne peux accepter ton comportement d'hier..."

Apprenez alors à vos enfants à exprimer leurs émotions de la façon qui vous convient.

N'oubliez pas que nous sommes les meilleurs exemples pour nos enfants alors commençons par améliorer nos propres façons de faire s'il y a besoin.

N'oubliez pas non plus que nos enfants apprennent aussi de nos « dérapages » (je ne parle pas ici de violences verbales ou physiques qui sont interdites par la loi !). Mon fils apprend lorsque je sens que je suis allée trop loin dans mes remarques et que je reviens vers lui ensuite pour m'excuser. Il comprend que c'est possible de ne pas avoir la réaction la plus parfaite, du moment qu'il ne s'en prend pas à la personne mais bien à son comportement.